Art Karlsruhe 2011

Du 10 au 13 mars , se tiendra la huitième édition d’Art Karlsruhe, salon international d’art classique et contemporain. En à peine sept ans d’existence, Art Karlsruhe a réussi à se faire un nom au milieu des foires de Paris, Cologne, Bruxelles et Bâle. C’est devenu peu à peu un rendez-vous incontournable pour les galeristes, artistes, et amateurs d’art. 
Durant trois jours, ce sont ainsi plus de 200 galeries du monde entier – dont une dizaine de galeries françaises – qui vont se réunir à Karlsruhe pour présenter le travail des artistes, venir à la rencontre des publics, amateurs, collectionneurs et professionnels de la culture. 

Ewald Karl Schrade, commissaire et créateur du salon, a volontairement limité le nombre d’exposants. Il ne souhaite pas inviter le plus grand nombre de galeries et montrer le travail de n’importe quel artiste, mais plutôt offrir aux différents publics un choix restreint d’artistes et de galeries et présenter des travaux de qualité. Ainsi, un comité de sélection détermine chaque année les galeries invitées et les artistes présentés. Art Karlsruhe ne cherche pas à rivaliser avec les autres foires et salons d’art contemporain par sa taille, mais par la qualité des œuvres qui y sont exposées. 

En parallèle du salon se tiendront des forums, rencontres et débats autour de l’art contemporain et de son « marché ». Le mot est lâché,  « marché ». Parce qu’il s’agit aussi de cela : vendre le travail des artistes, rencontrer les collectionneurs, faire voir et faire acquérir. En somme, un salon tel que Art Karlsruhe est avant tout un rendez-vous de connaisseurs. Non que le public des regardeurs ne soit pas invité, ni pris en compte, mais il s’agit avant tout de créer un lieu, un espace d’exposition où les œuvres ne sont pas simplement là pour être vues, mais aussi pour être vendues. Cette différence de visées implique nécessairement des changements dans l’exposition et la réception des œuvres par le public. Foires et galeries ne s’inscrivent pas d’emblée dans une démarche de médiation désintéressée : en somme, les galeries ne sont pas là pour expliquer ou faire comprendre les œuvres. De fait, leur mission se différencie nettement de celle des musées ou autres lieux d’exposition institutionnalisés, davantage tournés vers la réception des œuvres par les publics. Entendons-nous bien : les galeristes sont tout à fait disponibles pour répondre aux questions des visiteurs et expliquer la démarche des artistes, mais l’exposition n’est pas pensée en termes de continuité de sens ou de cohérence thématique. Le dialogue qui s’instaure ainsi entre les œuvres ou les galeries n’est pas harmonisé et le regard du spectateur peut s’en trouver troublé, voire perdu – souvent, comme c’est le cas à Art Karlsruhe, l’exposition se limite à un regroupement par type d’œuvre. 
Mais la présentation des œuvres n’en est pas moins pensée : elle est mise en scène, souvent même avec beaucoup de soin, pour que l’œuvre apparaisse au mieux de ce qu’elle donne à voir. En somme, Art Karlsruhe nous rappelle qu’un salon d’art contemporain est à penser comme une vitrine, ou comme un espace de monstration cherchant à mettre en avant divers objets (ici artistiques) pour susciter l’envie – voire même l’envie d’acquérir.

Il convient de rappeler que Art Karlsruhe est aussi un lieu de rencontre pour l’ensemble des acteurs du monde de l’art : les artistes, les galeristes, les collectionneurs amis aussi les directeurs de musées. En cela, une telle foire d’art contemporain est, pourrait-on dire, une des antichambres préfigurant les collections d’art contemporain des musées, puisque c’est aussi en ces lieux que se dégagent et se définissent les futures figures de la création contemporaine émergente. Pour les galeristes, ce rendez-vous revêt une importance essentielle dans la mesure où Art Karlsruhe leur permet de diffuser et de faire connaître les artistes qu’ils défendent.
Pour le grand public, s’il ne peut être acheteur, cela demeure une occasion unique de venir découvrir des artistes, de voir un grand nombre d’œuvres en dehors des musées et des lieux d’expositions institutionnalisés, certaines ne pouvant être vues autrement que lors de ces rendez-vous.


Thomas W.

Art Karlsruhe 2011, du 10 au 13 mars 2011, Messe Karlsruhe

1. art Karlsruhe 2011
2. Ann Loubert, Peindre un nuage, 2008,présentée par la Galerie Chantal Bamberger
3. Christian Lapie, Constellation de douleurs, 2007, présenté par la Galerie la Voix du Maître

Stumble ThisFav This With TechnoratiAdd To Del.icio.usDigg ThisAdd To RedditAdd To FacebookAdd To Yahoo

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire